Un de nos adhérents que nous nommerons G.M. nous a fait parvenir le témoignage suivant. Notre association est apolitique et laïque. Nous entendons par laïcité la définition officlelle qu'en donne le site info.gouv.fr :
« La laïcité garantit la liberté de conscience. De celle-ci découle la liberté de manifester ses croyances ou convictions dans les limites du respect de l'ordre public. La laïcité implique la neutralité de l'Etat et impose l'égalité de tous devant la loi sans distinction de religion ou conviction.
La laïcité garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs croyances ou convictions. Elle assure aussi bien le droit d’avoir ou de ne pas avoir de religion, d’en changer ou de ne plus en avoir. Elle garantit le libre exercice des cultes et la liberté de religion, mais aussi la liberté vis-à-vis de la religion : personne ne peut être contraint au respect de dogmes ou prescriptions religieuses.»
Dans le respect de la liberté de conscience, du respect de l'ordre public, nous invoquons la liberté d'expression des croyances et des convictions. C'est dans cet esprit que nous avons signé la Charte de la Laïcité et que nous exposons ce qui suit.
Après un début d'octobre 2019 passé en neurologie et 18 jours d'hospitalisation en neurologie pour faire traiter ma polyradiculonévrite aiguë chronique, je me suis rendu chez mon médecin traitant le Dr. S.C. Je ne sentais pas bien du tout avec une douleur vive entre les côtes. Diagnostic : ne bougez pas, j'appelle le SAMU, suspicion d'embolie pulmonaire ! Le SAMU arrive, la rue est bouchée par l'ambulance, le SMUR se déploie dans le cabinet de mon généraliste, électrocardiogramme par le médecin urgentiste du SMUR, bouteille d'oxygène et en voiture pour le SAMU du CHU. Heureusement, je suis venu à pied et je ne laisserais pas de voiture sur un stationnement public payant.
Arrivé au Centre des Urgences de notre CHU, je me retrouve, à 18h30, encagé dans un lit à roulettes, respirant mon oxygène, la bouteille accrochée au lit et les tuyaux dans le nez. Il y a foule, tous parqués dans un lit cage après une brève visite d'un interne. A ma gauche, une vielle dame complètement paumée, à ma gauche une autre dame mais une infirmière lui parle. C'est sa fille qui est là comme accompagnante mais qui doit rejoindre son service incessamment quelque part dans le CHU. Elle tente de rassurer sa maman, je cite :
«Tu n'est pas seule, tu as un gentil monsieur à ta droite, il va s'occuper de toi.»
Le gentil monsieur a tendu l'oreille mais que faire ? Encagé dans un lit, interdit de bouger, le cerveau fonctionne, la voix aussi. J'étais en train de me rassurer, de me confier à mon Seigneur (je suis chrétien protestant évangélique). Alors, je m'adresse à mes voisines, nous entamons à voix basse une prière fervente, nous ne sommes plus seuls, l'angoisse se calme malgré les beuglements d'un ivrogne au fond du « parking » des lits. Ayant joué mon gentil monsieur, mes voisines se sont calmées, apaisées ! Rassurées ?
On vient me chercher pour une radiographie et je me retrouve dans un lit, un vrai, sans cage. Je suis dans le service de pneumologie. Je sombre dans un sommeil réparateur. Mon épouse a été prévenue de mon hospitalisation. Je n'ai plus eu de nouvelles de mes voisines de l'accueil SAMU.
J'ai rempli inconsciemment un rôle d'assistant médical qui manque tant dans les hôpitaux, un candidat visiteur qui vient rassurer au milieu d'un pandémonium de patients en attente, d'internes et d'infirmières débordés. Un aumônier permanent.
Quelques jours plus tard, ayant reçu mes traitements d'anticoagulants et de dissolvant de caillots, je quittais le CHU pour revenir chez moi où ma voisine du dessous, infirmière libérale, venais chaque soir me piquer.
Le gentil monsieur G.M.
Chrétien protestant évangéliqe
Chrétien protestant évangéliqe